Histoire et personnalités

Histoire politique et religieuse

Du Moyen-Âge au 18ème siècle, l’histoire de Saint-Jean du Bruel est liée à celle de la famille des Roquefeuil d’Anduze. Saint-Jean, d’abord appelé Saint-Jean de Roquefeuil, est devenu Saint-Jean du Bruel durant le Haut Moyen Age. Sous la Révolution, on rebaptisa le village La Sentinelle, vocable dû à son poste de vigilance aux confins des anciennes provinces, avant qu’il ne reprenne son nom sous le Premier Empire.

Les possessions des seigneurs de Roquefeuil étaient immenses et s'étendaient du bas Languedoc à la ville de Meyrueis (dans la Lozère). Le château-fort d'Algues (détruit en 1629 et dont on peut voir encore quelques ruines) qui domine la vallée de la Dourbie entre Saint-Jean du Bruel et Nant était l'un de leurs bastions. Ce lieu est chargé d'histoire : croisade des Albigeois, guerre de religion, conflits avec les Templiers.

Monnaie Roquefeuil

Saint-Jean-du-Bruel est une cité marquée par les guerres de religion. En 1560, le village adopte la Réforme calviniste en quasi-totalité, contrairement à Nant la cité voisine située à 6 kms qui reste catholique. La guerre éclate entre les deux bourgades. Pillages et massacres réciproques se multiplient jusqu’à l’Édit de Nantes de 1598.

En 1625 le duc de Rohan, chef des calvinistes, soulève les Cévennes contre le Cardinal de Richelieu, et établit son quartier général à Saint-Jean où il tient une assemblée. Sur ordre de Richelieu, le château d’Algues est brûlé. Après la Révocation de l’Édit de Nantes en 1685, les Saint-Jeantais se convertissent peu à peu au catholicisme.

Plan 1650

Histoire économique

Les échanges et le commerce se sont développés au 13ème siècle à Saint-Jean du Bruel situé sur le "grand chemin" entre Millau et le Vigan. Les châtaigniers, bien connus comme "arbres à pain" des cévenols, constituaient la principale ressource économique devant le commerce des animaux (mulets, chèvres, bovins, porcs).

Grâce à l'eau de la Dourbie, de nombreuses industries se sont développées progressivement. Le travail du bois de châtaignier se diversifiant : sabotiers, tonneliers, fabricants de "comportes" (cuves à vendanges renommées, qui se vendaient dans une partie du Languedoc et le Vallon) s'établirent. Apparurent également des tisserands, des gantières, des chapeliers, des horlogers, et une industrie potière (moules à fromages, tuiles vernissées). En 1800, le village comptait quatre fois plus d'habitants qu'actuellement.

En 1852 des puits de mine de charbon sont ouverts sur le proche Causse Bégon. En 1924, un immense téléphérique appelé "le câble" long de 18 km est construit pour acheminer le minerai noir : il sera utilisé jusqu'en 1932. De 1925 à 1930, 4 000 tonnes de charbon seront extraites. Côté agriculture avec l'élevage de brebis, on cultivait la vigne sur les bandes de terre étroites appelées "traversiers" qu'on peut voir encore de nos jours.

Comporte
Comporte

Personnalités

Marie-Laurence QUATREFAGES (18 octobre 1896 - 17 décembre 1976)

Le 10 mai 2012, le titre et la médaille de « Juste parmi les Nations » ont été décernés à titre posthume à Marie-Laurence Quatrefages pour son geste courageux et plein d’humanité à l’égard de Chaïm Widerman et Magdalena Zillich qui fuyaient la répression allemande en 1942.

La Cérémonie a eu lieu à Paris, au Mémorial de la Shoa. Son nom figure parmi les 41 Aveyronnais déclarés « Justes parmi les Nations » sur la stèle du monument de la résistance de Sainte-Radegonde. Le dimanche 11 octobre 2015, son nom a été inscrit sur le Mur des Justes, à Paris, au Mémorial de la Shoah. Le nom de Marie-Laurence EGREFEUILLE-QUATREFAGES, ancien maire de Saint-Jean du Bruel, est désormais gravé dans le marbre des Allées des Justes, à Paris comme à Jérusalem.

Recueilli par Marie-Laurence Quatrefages, Chaïm est resté de long mois caché dans sa maison. Il en sortait parfois, le soir, vêtu de la soutane du fils aîné de sa courageuse hôtesse. L’histoire de Magdalena, de Chaïm et de leurs deux enfants secourus et protégés par Marie-Laurence Quatrefages est racontée sur le site de Yad Vashem.

Marie-Laurence Quatrefages a exercé pendant trois mandats les fonctions de maire de Saint-Jean du Bruel, de 1947 à 1965. Les Saint-Jeantais lui doivent, notamment la réalisation des réseaux d’adduction d’eau potable et d’assainissement et l’élargissement des chemins d’accès aux hameaux.

Julien TARDIEU (19 janvier 1896 - 23 février 1980)

D’une famille originaire de Saint-Jean du Bruel, il est l’un des organisateurs de la Résistance dans le Maquis des Cévennes, puis nommé à la Libération par le Général de Gaulle au poste de délégué à l’information pour la région de Montpellier.

En 1947 il est élu au Conseil municipal de Paris et devient Président du Conseil municipal de Paris en 1960-1961 (équivalent au titre de maire de Paris qui n’existait pas à l’époque).

Humaniste, poète et écrivain, il reste toute sa vie très attaché au pays et écrit de nombreux poèmes tels que « la Dourbie »,
« O mon pays », « Saint-Guiral ».



Charles JULIEN de LASALLE (1820 - 1899)

Savant, Géologue et botaniste, il récolte et étudie avec passion les plantes, les fossiles et les minéraux du pays. Il constitue une collection de minéraux (aujourd’hui au musée de Millau) et un important herbier de 4 000 plantes conservé de nos jours à l’Institut de Botanique de l’Université des Sciences et Techniques du Languedoc à Montpellier.

Il correspond de façon régulière et amicale jusqu’à la fin de sa vie avec de célèbres scientifiques tels que Charles Flahaut, le Professeur Bleicher de Nancy et Hippolyte Coste, l’auteur bien connu de « la Flore de France ».

Guillaume FLORIS (30 octobre 1792 - 25 avril 1838)

Pasteur protestant et professeur de philosophie à la Faculté de Montauban, il est ministre du Second Empire. Né à Saint-Jean du Bruel le 3, octobre 1792, il meurt à Montauban le 25 avril 1838.

 

François VIVARES (11 juillet 1709 - 26 novembre 1780)

Né dans une famille protestante, il part à l’âge de 18 ans à Londres où il reçoit une formation artistique.

Il devient un graveur anglais célèbre et renommé, et l’un des créateurs de l’école de gravure anglaise.

Ses nombreuses estampes (eau-forte, burin et pointe sèche) ont été réalisées d’après un grand nombre de peintures françaises, flamandes et hollandaises conservées à l’époque dans les collections privées anglaises. Il passe toute sa vie en Angleterre, se marie trois fois et a de nombreux enfants.

 

Jean MOURET (10 juillet 1705 - 21 juillet 1766)

Né dans une famille protestante, il part pour les Antilles. Il devient « premier secrétaire au gouvernement général des Isles françaises du Vent de l’Amérique » et habite l’île de la Dominique jusqu’en 1752. Il y possède des plantations et une grande fortune.

Il revient vivre à Saint-Jean-du-Bruel en 1754, où pendant huit ans il étudie le temps et la végétation du pays. Il est l’auteur des « Observations Botanico-Météorologiques » constituées de 34 cahiers couvrant la période 1757 à 1765.

À partir de 1756, il devient aussi le correspondant de la Société Royale des Sciences de Montpellier. Esprit curieux et passionné par la Science et la Nature, il est un personnage caractéristique du Siècle de Lumières.